SIMON ISABELLE/SIPA
Un homme de cinquante ans a écopé d’une condamnation dans la capitale britannique pour un acte volontairement provocateur devant le consulat turc.
Selon les informations rapportées par 20minutes, il avait mis le feu à un exemplaire du Coran. La justice britannique a livré son verdict le 02 juin dernier.
Hamit Coskun, résidant dans les Midlands est allé à Londres, dans le quartier diplomatique, pour brûler le texte saint de l’Islam devant les locaux consulaires turcs. Selon les images diffusées au tribunal, il criait des insultes à l’encontre de la religion musulmane, la qualifiant de " terroriste ". Le juge John McGarva, du tribunal de Westminster, a considéré son geste d’ " éminemment provocateur ". Il a ajouté que les propos étaient "motivés au moins en partie par la haine envers les fidèles" musulmans.
Le ressortissant turc de 50 ans doit payer une amende de 240 livres (soit 284 euros), à laquelle s’ajoute une majoration légale de 96 livres (113 euros). La justice a retenu contre lui l’infraction de trouble à l’ordre public, aggravée par l’incitation à la haine religieuse. Lors du procès, le procureur a précisé les motifs de la poursuite. L’homme n’était pas jugé pour avoir brûlé le Coran. Il l’était pour avoir causé un trouble à l’ordre public. Une vidéo, prise par un témoin qui passait par là, a été présentée. Elle montrait un homme tenant un objet tranchant. Ce dernier s’était approché de Hamit Coskun. Il l’avait poursuivi et lui a donné des coups.
Hamit Coskun, qui se déclare athée, a justifié son acte. Il voulait dénoncer le "gouvernement islamiste" du président turc Recep Tayyip Erdogan. Après l’énoncé de sa peine, il a décrit sa condamnation à une "attaque contre la liberté d’expression". Ses frais juridiques ont été couverts par deux associations : la Free Speech Union (FSU) et la National Secular Society. Ces dernières considèrent que cette affaire réactive la question du blasphème, bien que ce délit ait été supprimé au Royaume-Uni en 2008.