KONRAD K./SIPA
Le dernier rapport de la Confédération syndicale internationale (CSI) tire la sonnette d’alarme. Partout dans le monde, les protections fondamentales des salariés reculent.
La CSI dresse un état des lieux inquiétant de la situation des travailleurs dans son dernier indice mondial. Elle note une dégradation accélérée des droits en Europe et en Amérique, deux régions autrefois jugées plus protectrices. Selon le rapport, 87 % des pays étudiés auraient enfreint le droit de grève, tandis que 80 % d’entre eux auraient restreint la négociation collective, relate 20 Minutes.
D’après Le Monde, la situation est jugée préoccupante en, France. La CSI souligne que, depuis les réformes de 2017, les PME connaissent une "asphyxie" des instances de négociation. Elle affirme que près de quatre conventions collectives sur dix seraient imposées sans intervention syndicale. Plus de 1 000 membres de la CGT auraient été poursuivis pour leur engagement contre la réforme des retraites, et l’accès à la justice serait entravé par des délais excessifs ou des plafonds d’indemnisation en cas de licenciement abusif.
Le classement mondial établi par la CSI révèle qu’en 2025, seuls sept pays, dont la Suède, la Norvège et l’Allemagne, atteignent le meilleur score. L’Italie, l’Argentine et le Nigeria voient leur note chuter, ce dernier figurant désormais parmi les dix pays les plus répressifs. En parallèle, des avancées restent rares. L’Australie et le Mexique sortent du lot avec de nouvelles mesures en faveur du dialogue social et de l’accès à la justice pour les salariés. "Si le déclin se poursuit à ce rythme, dans dix ans, plus aucun pays au monde n’obtiendra la note la plus élevée en matière de respect des droits des travailleurs", a déploré Luc Triangle, le secrétaire général de l’organisation dans un communiqué.
> A lire aussi : Près d’un quart des salariés méconnaissent les règles du travail